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La pollution de l’air intérieur : un risque pour la santé des travailleurs

Un bâtiment malsain nuit au bien-être et à la productivité

Dans le domaine de la santé environnementale et de la santé au travail, le syndrome des bâtiments malsains (SBM) décrit une situation dans laquelle des individus, dans un bâtiment, se plaignent d’un éventail de symptômes communs ou ne se sentent pas bien sans raison apparente. En anglais on parle de « sick building syndrom ».

Le syndrome peut par exemple survenir dans un bâtiment rénové ou réaménagé. Il ne concerne pas que les bureaux, mais aussi les écoles, les hôpitaux, les habitations domestiques.

 

Quels sont les symptômes ?

Pour diminuer la consommation d’énergie et par conséquent les émissions de gaz à effet de serre, nous isolons de mieux en mieux nos bâtiments. La conséquence est que dans ces bâtiments modernes hermétiques, l’air peut rapidement devenir toxique. Cet air vicié peut être à l’origine du syndrome des bâtiments malsains. Les symptômes, tels que : maux de tête, fatigue, irritation des yeux, du nez, de la gorge et de la peau, toux, modifications sensorielles, étourdissement, vertiges, allergies… diminuent ou disparaissent après que les individus aient quitté le bâtiment (le soir, le week-end ou durant les vacances). Ils sont donc indéniablement liés à l’occupation des locaux.

 

Productivité impactée

Les études sur le SBM au travail ont permis d’identifier plusieurs facteurs de risque, notamment, des polluants chimiques, des polluants biologiques et des facteurs physiques (aération ou hygrométrie insuffisante, mauvaise ventilation ou climatisation…). D’autres facteurs entrent aussi en jeu : l’ambiance de travail par exemple, l’ergonomie du poste de travail ou encore le niveau de bruit permanent. Dans les milieux du travail, tous ces facteurs peuvent nuire à la productivité et à la performance des travailleurs, faire baisser la sensation de bien-être, multiplier les erreurs commises, hausser l’absentéisme… À long terme, le SBM peut causer des maladies du système cardio-vasculaire et respiratoire, conduire à des plaintes et à des tensions sociales.

 

Les sources diverses

Plusieurs facteurs peuvent influencer la qualité de l’air dans un local de travail. Par exemple :

  • les personnes présentes : elles peuvent propager des virus ou des bactéries lorsqu’elles sont malades, rejeter dans l’environnement des particules organiques telles que des squames, des cheveux, des poils, des particules fines, CO2
  • la qualité de ventilation : en l’absence de ventilation, la concentration en polluants s’accroît et peut nuire aux personnes présentes.
  • les matériaux et appareils présents : les meubles, les matériaux utilisés pour la construction et l’aménagement, les revêtements du sol ou du mur, peuvent libérer des composés néfastes, surtout lorsqu’ils sont neufs. Les photocopieurs et imprimantes de tout type libèrent dans l’environnement des particules fines.
  • l’humidité : l’humidité est un facteur propice au développement des champignons, moisissures, acariens et bactéries. À des taux excessifs ou insuffisants, l’humidité peut engendrer des problèmes d’inconfort.
  • l’entretien des lieux : les composés émis par les produits de nettoyage peuvent causer de l’irritation chez certains travailleurs, y compris le personnel d’entretien. Des déchets non évacués et en dégradation peuvent aussi favoriser le développement de bactéries.

 

Le CPPT comme levier d’action

Il est établi que des travailleurs épanouis et en bonne santé sont plus productifs. Ce constat devrait inciter davantage les entreprises à améliorer le confort, la santé et le bien-être de leurs collaborateurs. À cet égard, le Code du bien-être au travail définit un certain nombre de dispositions permettant d’aborder directement la problématique de la qualité de l’air intérieur sur les lieux de travail. Les délégués qui ont un mandat au CPPT peuvent dès lors poser des questions sur les moyens mis en place par l’employeur pour une meilleure qualité de l’air dans les locaux de travail. Ces questions, à l’initiative des travailleurs peuvent déboucher sur des actions concrètes.

 

Charline Wandji

 

Plus de détails sur ce sujet dans notre dernière brochure « La pollution de l’air intérieur : un risque pour la santé des travailleurs », disponible ICI