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Formation environnement : Nos délégués en visite chez ArcelorMittal

Si l’activité sidérurgique est réputée polluante, il semble que certaines entreprises du secteur consentent de plus en plus à des efforts pour réduire leur empreinte carbone.

 

C’est le cas de l’usine Eurogal d’ArcelorMittal, comportant une ligne unique de galvanisation de bobines d’acier laminées à froid. Dans le cadre des formations, une trentaine de délégués et militants syndicaux ont pris part à la visite de ce site, l’occasion de confronter théorie et pratique, et répondre à des questionnements récurrents : la transition est-elle une réalité dans l’industrie ? Comment le secteur fait-il face au défi énergétique ? Comment est abordée la question de l’épuisement des ressources dans le secteur ? Les travailleurs, sont-ils partie prenante des solutions envisagées ? Une ébauche de réponse a été développée lors de nos formations spécialisées « Environnement ».

 

Des défis à relever

 

C’est un fait indéniable : l’industrie sidérurgique européenne doit faire face à de nombreux défis économiques. Elle est confrontée à la fermeture de certains sites, l’augmentation des prix de l’énergie, la concurrence, la baisse de la production. En plus de ces défis économiques, cette industrie qui est l’une des plus énergivores doit réduire son impact environnemental tout en répondant aux besoins en acier créés par la transition énergétique. Pour ArcelorMittal, produire de l’acier de manière responsable et durable n’est plus une option. L’entreprise s’efforce de prendre en compte les différents impacts tout au long de la chaîne de production.

 

Jean-Marc Scurole est délégué CGSLB et travaille sur le site d’Ivoz-Ramet depuis plus de vingt ans. Il a vu des transformations s’opérer au sein de l’entreprise. Et même si les choses avancent lentement, il remarque que la transition se met doucement en marche. L’entreprise est pleinement investie dans la mise en œuvre d’un plan d’action visant à réduire les émissions de CO2 de 35 % ( soit 3,9 millions de tonnes par an ) d’ici 2030 par rapport à 2018 et à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.

 

C’est en 2017 que l’entreprise s’est lancé le défi de produire un acier « durable ». Depuis, neuf sites de production européens, dont celui de Liège, ont obtenu la certification « ResponsibleSteel », indiquant la mise en place d’un processus de production qui répond à des normes définies sur des critères sociaux, environnementaux et de gouvernance.

 

Une délégation informée et impliquée

 

Pendant la visite, Jean-Marc nous fait faire un détour par la toute nouvelle centrale d’épuration du site. Une station modulaire de traitement des eaux usées d’une valeur de 10 millions d’euros répondant aux normes de rejet exigées par la Région wallonne. Il faut également souligner qu’en sa qualité de responsable du traitement des eaux, Jean-Marc a été à l’initiative d’une solution d’optimisation du processus lié à l’eau ; un système de recyclage qui a permis de réduire fortement la consommation d’eau douce du site et d’inscrire l’économie circulaire dans le processus de production.

 

Lors de sa présentation, Jean Marc nous explique dans le détail les investissements réalisés pour innover dans la façon de produire l’acier et le faire tendre vers un produit « durable ». Des projets en faveur de l’environnement et mis en place sur les sites de Liège et de Gand nous ont été présentés. C’est jusqu’à 1,1 milliard d’euros qui sont investis pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

 

  • Production d’énergie verte

Du côté de Liège, 10290 panneaux solaires ont été installés sur les toits des usines d’Eurogal, Ramet et Kessales , permettant au site de disposer d’électricité 100% verte. Avec ce parc de panneaux solaires, l’entreprise confirme son engagement à poursuivre son développement pour devenir l’entreprise sidérurgique durable de l’avenir.

 

  • Mise en service d’une unité de production de biocharbon

 

Du côté de Gand,  une installation qui convertit les déchets de bois en biocharbon utilisable dans les hauts fourneaux a été mise en service en ce début d’année. La mise en service de Torero (TORefying wood with Ethanol as a Renewable Output) est une première dans l’industrie sidérurgique mondiale. Cette unité permettra à l’usine de convertir 88.000 tonnes de déchets de bois en 37.500 tonnes de biocharbon par an.

 

  • Production de bioéthanol

 

En utilisant du biocharbon dans le processus du haut fourneau, l’entreprise pourra produire du biogaz qui sera transformé en éthanol. Cet éthanol pourra ensuite entrer dans la composition de certains produits chimiques comme des peintures, des plastiques, du carburant de transport, des vêtements et même des parfums cosmétiques, en substitution des hydrocarbures.

 

Ces projets développés permettraient de réduire les émissions annuelles de carbone de 112.500 tonnes et pourraient contribuer, par ricochet, à soutenir les efforts de décarbonation du secteur de la chimie et entrainer la création de 16 nouveaux emplois directs permanents à Gand. Ils entrent ainsi dans le plan d’action climatique 2030 d’ArcelorMittal, dans lequel l’entreprise vise à réduire l’intensité carbonique de l’acier qu’elle produit de 25 % au niveau mondial et de 35 % dans ses activités européennes.

 

Bien que l’idée d’un acier durable ait du mal à se frayer un chemin dans les esprits, ce détour dans une entreprise de la région qui s’investit et investit dans la transition vers une économie sobre en carbone tout en faisant face aux difficultés n’a laissé personne indifférent. Tous les participants ont apprécié cette visite et ont exprimé le désir de voir davantage de travailleurs impliqués dans les projets en faveur de l’environnement en entreprise.

 

Se rendre sur le terrain et visiter des entreprises qui prennent en compte la dimension sociale et environnementale dans leurs activités économiques est un moyen de sensibiliser et d’encourager nos délégués. C’est aussi un moyen de valoriser de bonnes pratiques en matière d’environnement, de montrer que des délégués peuvent s’impliquer, de sorte à les encourager à progresser dans ce sens.

 

Si vous êtes intéressés par nos formations, n’hésitez pas à contacter la cellule environnement.